Actu france: la Cour populaire suprême resserre la vis sur la dot

Publié le : 19/01/2024 – 15:04

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Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1^euh février prochain, mais elles sont déjà très discutées devant un bureau des affaires civiles de Pékin. Dans la capitale chinoise, comme dans la plupart des mégalopoles, la jeunesse et les anciens sont plutôt favorables à la limitation, voire à l’abolition de la dot.

Madame Zhang et Madame Zhou, deux amies dont l’une a mariée sa fille, témoignent. « Le prix de la mariée ne devrait plus exister. De mon temps, on ne demandait pas de beaux vêtements. On répartit chacun son salaire et on fondait une famille », estime Mme Zhang. « Le prix de la mariée ne devrait plus exister. De mon temps, on ne demandait pas de beaux vêtements. On répartit chacun son salaire et on fondait une famille », reprend Madame Zhou.

Surendettement et procès

C’est le cas notamment pour ces deux futurs mariés qui attendent sur le parking, bien au chaud dans leur voiture de marque allemande, avant d’aller signer leur engagement. « Cette coutume doit être abolie, ce sera plus juste pour tout le monde, estime Zhang Minglou. Si à chaque mariage, la famille du marié se retrouve au bord de la faillite, c’est vraiment féodal comme tradition ».

Dans sa nouvelle réglementation, la Cour populaire suprême institue la restitution de la dot dans certains cas litigieux. « Le nombre d’affaires impliquant des dons de fiançailles est en augmentation, dit le communiqué officiel, et il ya même des affaires criminelles vicieuses provoquées par le retour des cadeaux de fiançailles. »

Certaines familles de mariés, notamment dans les régions pauvres du sud du pays, doivent faire des emprunts qu’elles peuvent difficilement rembourser pour payer les cadeaux de fiançailles. Selon les autorités, le volume de ces cadeaux de mariages a encore augmenté l’an passé, ainsi que les procès qui y sont parfois associés. Mais à Pékin, les parents propriétaires n’ont pas besoin d’argent.

Éviter les divorces

Une jeune mariée en habit de soie rouge, comme le veut la tradition, n’a rien demandé à la famille de son compagnon. Pourquoi ? « En fait, il n’y a pas vraiment de raison, mais comme nous avons tous les deux des revenus, nous n’avons pas voulu mettre notre mariage en négociation et risquer une longue impasse. ».

Après avoir institué une période de « réflexion » avant les divorcesles autorités espèrent que le nouveau règlement sur la dot évitera de trop rapides désunions dans un pays où le taux de natalité a encore reculé l’an dernier.

Devant l’entrée du bureau de l’état civil, des blocs de pierre dans lesquels sont taillées les lettres formant le mot « amoure », suivit par les chiffres « 1 – 3 -1 – 4 » qui, en mandarin, se prononce presque comme « pour la vie ». Une manière de conjurer le sort, alors que le bâtiment des affaires civiles est coincé entre un canal, les rails du train et les voies rapides du deuxième périphérique. Un lieu de croisements, mais aussi de séparation. « C’est très beau tout ça, mais ici, on vient également pour entériner les ruptures », affirme un trentenaire qui part au pas de course, aussi vite qu’il est arrivé.